Alors que l’industrie de l’électronique grand public tente un virage délicat sur la voie de l’économie verte, la multiplication des produits engendre des besoins en énergie toujours plus importants. Dans un peu plus de vingt ans, la consommation énergétique de nos appareils hi-tech sera multipliée par trois, selon l’AIE (Agence internationale de l’Energie).**
L’AIE vient d’émettre des prévisions inquiétantes. Selon elle, les besoins en énergie électrique de nos baladeurs, téléviseurs et autres ordinateurs vont exploser. M. Tanaka, Directeur de l’Agence, précise que si les choses se poursuivent ainsi, il faudra l’équivalent de 200 réacteurs nucléaires supplémentaires pour nourrir nos équipements électroniques. Et de préciser : “Il en coûtera 200 milliards de dollars en facture d’électricité aux ménages du monde entier”. Actuellement, les appareils hi-tech comptent pour 15% de la consommation d’électricité des ménages.
Des progrès minimisés par des taux d’équipement élevés
Le secteur de l’électronique grand public pèse lourd sur l’environnement et ce n’est pas sa croissance qui devrait calmer la situation. Un constat qui commence enfin à se dire alors même que les acteurs de l’EGP (électronique grand public) s’évertuent à se montrer plus “green“, plus responsables.
En dehors de la grande quantité d’énergie nécessaire à la fabrication des produits et à leur traitement en vue d’un recyclage, il en faut aussi beaucoup pour les faire fonctionner. C’est ce qu’on appelle l’énergie grise, celle nécessaire du début à la fin de vie d’un produit. Or, si quelques produits ont bénéficié de réels efforts d’un point de vue de la réduction de la consommation d’énergie, il n’en va pas ainsi pour l’ensemble des produits qui accompagnent notre quotidien numérique.
En outre, même certains produits hi-tech sont moins énergivores que d’autres, la multiplication des équipements — à des prix toujours plus attractifs qui incitent au renouvellement de son équipement — au sein des foyers augmente sensiblement, en toute logique, les besoins en électricité. Par exemple, les récents écrans LCD sont certes moins gourmands que nos vieux CRT, mais alors que les progrès devraient profiter à l’environnement, la taille des écrans ne cesse d’augmenter, amoindrissant de facto le bénéfice des premiers progrès.
Etre mieux informé pour pouvoir mieux choisir
Face à ce constat, on imagine bien que les questions à propos de l’environnement que l’on se pose aujourd’hui vont devenir de plus en plus sérieuses à mesure que les années passent. A moins peut-être de mieux consommer en prolongeant au maximum la durée de vie de son matériel, par exemple.
Il faudra bien aussi mettre sur pieds des normes plus strictes et des informations plus claires (pourquoi n’y a-t-il toujours pas d’affichage de la consommation d’énergie des produits gris, alors que cela existe depuis longtemps pour les produits électroménagers) pour permettre aux consommateurs de faire de meilleurs choix et limiter ainsi les conséquences liées à l’émission de gaz à effet de serre.
En attendant que les autorités jouent enfin leur rôle de catalyseur en imposant des règles plus strictes — on imagine mal l’ensembles des acteurs du marché en proie à une concurrence grandissante s’orienter seuls vers des solutions moins énergivores, mais aussi plus coûteuses –, on peut s’informer au travers de différents organismes comme Eco-Infos qui a publié, entre autres, une boîte à outils pour mieux choisir ses équipements.